Pourquoi je pars ?
Ça fait des années (depuis que j’ai 36 ans) que je rêve de partir de la région parisienne ! Mais tout un tas de facteurs me retiennent ! Ma femme n’a pas envie de se retrouver loin de sa famille, mon fils ne veut pas perdre ses amis de collège, je ne suis pas sûr de retrouver du travail (en Ariège ? Tu m’étonnes !)
Bref, je pars pas.
Mais voilà, parfois l’univers nous joue des tours. Et je suis (nous sommes) parti(s).
Au départ, ce furent des aller-retours entre la région parisienne et l’Ariège. Ma mère était souffrante et mon père incapable de se débrouiller seul pour ce qui concerne « la vie quotidienne ». Il ne savait pas préparer ni même imaginer un repas, ne parlons pas de la liste des courses… Tout ce qui n’était pas décrit sous forme d’un algorithme ou d’une procédure était insurmontable pour lui.
Alors beaucoup d’aller-retours, entre les hospitalisations à répétition de ma mère, jusqu’à ce que ce fut la dernière hospitalisation. Là, je décide (ai-je le choix ?) de m’installer avec mon père pour lui apprendre le quotidien. Il ne sait pas faire, il est tout perdu. Et il vient de perdre sa femme !
Ma femme et mon fils restent en région parisienne, et moi je prends mes cliques et mes claques et m’installe avec mon père. Il gagne un peu en autonomie, et au bout de six mois/un an, je décide de remonter en région parisienne. Ma vie de père et de couple m’attends là-bas.
Puis, au tour de mon père de tomber malade. On le rapatrie en région parisienne, pour y pratiquer des examens approfondis, et apprendre qu’il n’en a plus que pour quelques mois. Il n’entends pas ce diagnostic. Non pas qu’on ne lui ai pas dit, mais il se refuse (inconsciemment ?) à l’entendre.
Rebelote avec les hospitalisations, les examens, et les visites chez des spécialiste. Sa maladie (un cancer du pancréas) va évoluer avec un pic de mieux puis un plongeon vers la fin. Je décide de retourner en Ariège avec lui, au début du pic de mieux, j’attends le feu-vert de l’oncologue pour ça. Le jour venu, direction le sud. Je vais m’occuper de lui jusqu’au bout. Ma femme m’accompagne. Mon fils est grand, il reste tout seul dans notre maison de banlieue, avec sa copine du moment, qui deviendra sa femme.
Finalement, on s’installe avec ma femme dans cette grande maison, et arrive la fin annoncée. Nous restons en Ariège, il est hors de question pour moi de revenir en région parisienne. On vend le pavillon, mon fils se trouve un appart avec sa compagne, et me voici donc revenu à mes premières amours, la haute Ariège !