Alors bien sûr, quand on est jeune diplômé en informatique, que le télétravail n’existe pas encore, et qu’on habite chez ses parents à l’opposé des zones d’emploi, ben faut trouver un appart.
Locataire
Par chance, mon premier appartement parisien (un immense 22m² rue traversiaire dans le 12ième) m’a été loué par un manager de ma première entreprise. Malheureusement l’entreprise en question était située bien loin dans la lointaine vallée de Cheveuse.
Après quelques périples amoureux, géographiques et salariaux, qui m’ont fait voyager entre autre vers la Bretagne, je suis retourné un peu chez mes parents.
J’ai ensuite loué avec celle qui devait devenir ma femme un 2 pièces au dessus de garages non chauffés d’une entreprise de pose d’antennes satellite. On a déménagé quelques temps plus tard, à la naissance de notre fils, dans … l’appart d’à côté, un 3 pièces. Déménagement facile, on a juste eu à pousser les cartons et les meubles sur le palier !
Désireux d’avoir un petit jardin où notre bambin pourrait joyeusement gambader, et faire de bonnes grillades en été avec des amis, on s’est mis à la recherche d’un pavillon de banlieue ! Le rêve de tout parvenu ! La classe hein ?
On a trouvé la perle rare… Ou tout au moins la ruine rare. Juste à côté d’une gare RER bien fréquentée, dans une rue à sens unique où le klaxon remplace le dialogue, et ou pléthore de chiens de jardin sont attentifs (lire: ils gueulent tout le temps) !
Quelques travaux d’isolation, d’électricité, et tout semblait parfait !
Propriétaire
S’investir dans une maison qui ne vous appartient pas est un peu difficile, on a donc décidé d’acheter ce bien. Moulte tractations, pots de vin auprès d’une agence immobilière, on a finalement pû acheter !
Le tourbillon des agences étant terminé, on est rentré dans le tourbillon des banques ! Et aussi des courtiers ! C’est d’ailleurs un courtier qui nous a trouvé un crédit. Ma femme (d’ailleurs, on s’est un peu marié à cause ou pour ça) n’ayant pas d’emploi à ce moment-là, il a fallu que je prenne le crédit sur mon seul salaire.
La première banque qu’on est allé voir nous a reçu comme des malpropres.
Quoi ? Vous n’avez pas d’apport personnel ? Mais on ne peut rien pour vous, mon brave monsieur !
D’autres banques, d’autres calculs, d’autre refus. Au final c’est la cafpi qui nous a permis d’avoir le crédit, et de regrouper d’autres petits crédits qui grévaient notre budget. Et comble du drôle, le prêt immobilier a été contracté dans la première banque qui nous avait rejetté ! Et à un taux à l’époque très intéressant !
Bon, j’ai pas beaucoup plus fait de travaux dans la maison, mais au moins elle était à nous. On a refait un bout de toiture qui n’était plus étanche, des trous dans les murs pour passer l’électricité, galéré avec la chaudière à gaz, etc.
La propriété c’est le vol…
Mais j’ai jamais dit que j’étais honnête. Je me rends compte que finalement je suis un privilégié. C’est décidé, je n’aurais plus de locations, je serais propriétaire. D’abord on fait ce qu’on veut (ou presque), sans dépendre de personne et sans avoir de comptes à rendre. Et ensuite … On fait ce qu’on veut !
Enfin, presque… Il y a les voisins ! Vous savez, ceux qui habitent presque chez vous, dont vous sentez les odeurs de cuisine, dont vous entendez la musique. Ceux qui vous voient quand vous êtes tout nu une nuit d’été à regarder les étoiles alongé dans votre balancelle…
Co-Propriétaire !
Bon, ça c’était pas prévu !
Mes parents sont tombés malades… Malade genre pas de guérison possible. Alors voilà, j’ai décidé d’aller dans l’Ariège (mon lieu de naissance et de cœur) pour les accompagner dans leur fin de vie. Je vous passe les détails du déménagement, ainsi que les détails de leur fin de vie, on se retrouve seuls ma femme et moi dans cette superbe maison en plein dans la vallée du Biros, à Sentein.
Sauf que, cette superbe maison avec 5 chambres, une cuisine « américaine », une splendide cheminée/insert, un grand garage, etc. est mon héritage… ainsi que celui de mon frère. Donc, co-propriétaire. J’y vis à l’année, en télétravail, et mon frère n’y vient que durant les vacances. Sympa au départ, mais pas facile à gérer. C’est difficile de se projeter dans un lieu qui ne vous appartient qu’à moitié, et pour lequel vous n’avez pas les mêmes aspirations.
Je décide donc de changer ça. Soit je lui rachète sa part, soit il me rachète la mienne, soit on vend tous les deux ce bien. Après un divorce, un licenciement économique, un an de réflexion de mon frère, une remise en couple, une rupture, c’est parti pour l’aventure de la recherche d’un lieu où poser mes valises. Enfin, ce qu’il en reste 🙂 !